Oubli
Texte d'Agonie
C'est assez compliqué. Oublier. Ils me disent ça comme si c'était une évidence, comme si c'était quelque chose de naturel et de facile. Alors je leur fait un sourire et je leur révèle que c'est déjà fait. Que j'ai oublié. Ils me croient, me félicitent et me prennent dans leurs bras. Moi je ravale mes larmes et je me joins à ces effusions.
Je dissimule ma honte et ma tristesse, j'affiche ma fierté et mon bonheur artificiel. Parce que non, je n'ai pas oublié.
Je n'ai pas oublié ces journées sombres et ces nuits blanches. Je n'ai pas oublié cette douleur constante et cette rage permanente. Je n'ai pas oublié ma souffrance, je n'ai pas oublié la personne qui l'a causée.
Je n'oublie rien. Je n'oublie pas ces paroles qui m'ont poignardées, celles qui m'ont achevées, ces choses qu'il a dites et qui ne pourrons jamais s'effacer. Ça ne s'efface pas, c'est encré dans ma mémoire et gravé sur ma peau. C'est en moi, injecté dans mes veines elles infectent mon sang, affaiblissent mon système immunitaire et remontent à mon cœur qu'elles détruisent sans pitié. Elles empoisonnent mon être, détruisent mon corps et mon âme, corrompent mes pensées.
Comment pourrais je tout oublier ? Comment peuvent ils penser que je suis capable d'oublier cette insurmontable douleur ? Je ne peux que l'ignorer. La calmer, à la rigueur. Un ou deux médicaments qui m’apaisent et font taire ce venin le temps de quelques instants. Je peux avoir du répit mais je suis incapable d'oublier. C'est tout.
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